Farafangana – La foule exécute l’Ampanjaka Philibert Tata
9/05/2017 |
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Montré du doigt pour avoir tenté d’assassiner un maire, l’Ampanjaka Philibert Tata, frère de l’ex-ministre Tabera Randriamanantsoa, a été exécuté, son fils a pu s’enfuir.
Crime de sang contre un chef traditionnel. Arraché à la gendarmerie, l’Ampanjaka (NDLR: Notable issu d’une lignée princière d’une tribu, élevé roi selon les valeurs ancestrales) Philibert Tata, a été lynché à mort par une foule en furie. Le défunt n’est autre que le frère de l’ancien ministre de la Fonction publique et des Lois sociales Tabera Randriamanantsoa.
L’homicide a été commis dimanche après-midi dans la commune rurale d’Evato. Alors que l’Ampanjaka, tombé dans les griffes d’une foule punitive a été tué dans des circonstances tragiques, son fils a échappé in extremis à la mort certaine que lui avait réservée le fokonolona.
De source auprès de la gendarmerie, celui-ci a réussi à s’enfuir pendant que des villageois déchaînés se sont rués dangereusement vers le poste avancé de la gendarmerie d’Evato. Les gendarmes ont été saisis de l’affaire dans laquelle lui et son père sont soupçonnés d’avoir trempé.
Un acte de banditisme ayant pris pour cible le maire Vohilembo, commune adjacente distante de 15 kilomètre de celle d’Evato, a ouvert la boîte de Pandore. Dans la nuit du lundi 1er au 2 mai, des malfaiteurs se sont introduits chez l’élu pour s’emparer des objets de valeur à portée de main. Celui-ci n’était pas sur place car appelé par d’autres obligations à Farafangana au moment des faits. Le cambriolage dont il a été victime a néanmoins fait grand bruit.
Le jeudi 4 mai, au retour de l’élu à Vohilembo la thèse d’une tentative d’élimination physique contre sa personne a été évoquée. Un climat délétère a, du coup, saisi les environs. Lorsque le maire s’en était remis aux gendarmes en poste à Evato, ces derniers ont d’emblée mené leurs investigations.
Dès le lendemain, le fils de l’Ampanjaka qui a trouvé la mort dans cet acte de vindicte populaire, a été interpellé, puis entendu par la gendarmerie. Samedi, en poursuivant son enquête, le poste avancé d’Evato a convoqué l’Ampanjaka pour l’interroger.
Vagues de renfort
« Notifié de la plainte pour cambriolage et tentative d’assassinat pour lesquels il est soupçonné d’être impliqué, l’Ampan- jaka outré, a lui aussi décide d’engager des poursuites », souligne une source auprès de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale à Farafangana.
« Étant donné que le dossier concerne un maire ainsi qu’un Ampanjaka, nous avons d’emblée envoyé un officier, appuyé par sept gendarmes pour voir de plus près la situation », poursuit le même interlocuteur.
Pendant six jours, l’affaire s’est figée dans une frêle accalmie. Dimanche, après avoir été mis au parfum des incriminations portées contre l’Ampanjaka et son fils, des habitants de la commune de Vohilembo, dont le plaignant était l’élu, se seraient rameutés sous l’influence de quelques meneurs. Demandant à voir les deux suspects, ils se sont rués par centaines
sur le poste de gendarmerie à Evato et leurs rangs se sont gonflés en chemin. Alors que son fils a réussi à s’échapper avant que les villageois déchaînés ne débarquent, l’Ampanjaka, arraché aux gendarmes vers 16 heures, a été froidement tué trois quarts d’heure, plus tard.
Seth Andriamarohasina
Source :lexpressmada.com