Le syndicat des magistrats dans le viseur du gouvernement
23/05/2017 |
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A Madagascar, la tension monte entre le syndicat des magistrats, et notamment sa présidente, et le gouvernement. Depuis le début de l'affaire Claudine Razaimamonjy, le syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) a fait de cet épisode son cheval de bataille. Pilier du parti au pouvoir, conseillère spéciale du président de la République, Claudine Razaimamonjy est poursuivie entre autres pour détournement de fonds. Mise sous mandat de dépôt, elle se trouve actuellement à l'hôpital HJRA d'Antananarivo. Dans cette affaire, le SMM dénonce des entraves répétées à la justice. Ces derniers jours, les attaques à l'encontre de la présidente du syndicat des magistrats sont montées d'un cran.
Crispations, tensions... Depuis son commencement, l'affaire Claudine Razaimamonjy divise gouvernement et syndicat des magistrats.
Cette fois-ci, la présidente du syndicat, Fanirisoa Ernaivo, est directement visée par le ministère malgache de la Communication. Il indique que des mesures disciplinaires et/ou judiciaires pourraient être prises à son encontre suite « à ses agissements », faisant référence à la visite de contrôle à l'hôpital de la présidente du SMM auprès de Claudine Razaimamonjy.
Un communiqué du conseil du gouvernement indique également que « des mesures fermes contre tout acteur de déstabilisation pourraient être prises, y compris envers certains magistrats ». La leader syndicale dit prendre ces attaques au sérieux. « Mais elles ne peuvent pas m'atteindre tant que je suis dans la légalité, rétorque-t-elle. Ce sont des intimidations pour me faire taire. »
« C'est faux, répond le ministre de la Communication, Harry Rahajason. Nous rappelons simplement qu'il faut des autorisations du ministère de la Justice et du ministère de la Santé pour effectuer ces contrôles ». Un argument rejeté par le syndicat des magistrats qui avance l'article 552 du code de procédure pénale : « les magistrats du ministère public sont tenus de visiter au moins une fois par mois les personnes affectées à la détention préventive ».
Source:Rfi