Madagascar: des citoyens dénoncent «la triste réalité malgache»
20/11/2016 |
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Le seizième sommet de la Francophonie se tiendra les 26 et 27 novembre à Antananarivo, à Madagascar. L’objectif : interpeller les dirigeants et les responsables de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sur les problèmes du pays. Alors que l’Etat a dépensé d’énormes sommes d’argent pour organiser le sommet, le peuple lui vit toujours dans une grande misère et rien n’est fait pour lui venir en aide selon le collectif. Wake Up Madagascar veut dénoncer les mesures précipitées d’embellissement de la capitale : ravalement d’immeubles, réfection des routes, nettoyage des rues, qui ne reflètent pas la réalité. Une lettre ouverte a été envoyée à Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, intitulée « La triste réalité malgache ».
Ils n’étaient qu’une poignée réunis au centre-ville d’Antananarivo. Vêtus de noir, les membres du collectif citoyen Wake up Madagascar, rejoints par quelques passants, se sont allongés sur le sol. « C’est pour symboliser la misère du peuple, puis symboliser notre frustration. Les dirigeants ne nous écoutent pas. Et quand il y a un sommet où il s’agit d’inviter des étrangers, l’Etat se plie en quatre pour les accueillir. Mais nous, alors qu’on demande des services publics de base, -par exemple des problèmes d’électricité, de délestage qu’on a au quotidien, l’eau boueuse, les routes qui ne sont pas réparées-, personne ne nous écoute. C’est cette hypocrisie-là qu’on veut vraiment dénoncer », explique Ketakandriana Rafitoson, porte-parole du collectif.
Sur leurs affichettes, des messages pour redire la misère du peuple : « Je suis les milliers de sans-abris », « Je suis celui qui n’a pas de travail », « Je suis les 1 400 000 Malgaches qui souffrent d’insécurité alimentaire dans le sud ». « Les dirigeants veulent jeter de la poudre aux yeux à la communauté internationale tandis que le peuple se meurt. Et nous, nous voulons attirer l’attention des visiteurs de la Francophonie justement sur les réalités malgaches », ajoute Ketakandriana Rafitoson.
Les membres du collectif veulent interpeller aussi sur l’opacité des financements et des attributions de marchés autour du sommet. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué alors que les dépenses faramineuses ont été relevées.
Source:Rfi