Madagascar et ses «entrepreneurs sociaux»
8/09/2016 |
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Considéré comme l'un des pays dont le développement économique est le moins avancé, Madagascar tente de trouver une issue pour ses entrepreneurs sociaux.
Hagasata Rakotoson et Mieja Vola Rakotonarivo tiennent un espoir entre leurs mains, pour certains, un pari fou, pour les plus pessimistes.
Ces deux entrepreneurs malgaches affichent un objectif commun : développer l'économie d’Antananarivo en répondant aux exigences qui s'imposent à Madagascar, à savoir la réduction des inégalités au développement, la parité pour l'accès à l'emploi et le défi de la malnutrition infantile.
Hagasata Rakotoson, fondateur de la société Solidis Garantie, vient en aide aux entrepreneurs malgaches depuis près de 10 ans : « Nous avons à notre charge 1 500 portefeuilles. Et notre rôle n'est pas de nous substituer aux services bancaires mais d'intervenir en tant que fonds de garantie. Et pour ce faire, nous disposons d'un fonds de 25 millions de dollars que nous répartissons entre chaque dossier. », explique-t-il.
Des prêts bancaires rendus plus accessibles pour le développement (mais pas seulement) des sociétés à vocation sociale. Comme c'est le cas pour l'entreprise Nutri'Zaza de Mieja Vola Rakotonarivo qui a distribué près de 1 million de repas depuis 2013 et « ce sont pas moins de 5 000 enfants par jour qui bénéficient de notre service », détaille-t-elle. Au total, 50 restaurants ont vu le jour dans tout le territoire, permettant à une cinquantaine de femmes de trouver un emploi.
Difficultés d'obtenir un crédit bancaire pour les entreprises
Les entreprises malgaches étant très souvent classées parmi les sociétés le moins assidues dans le remboursement des prêts bancaires, Hagasata Rakotoson a une piste de réflexion : «Il faut mutualiser les demandes. Il faut mieux avoir en face du banquier un fonds de garantie appuyant la demande de prêt pour l'utilisation d'un matériel commun et utile à plusieurs agriculteurs. Au lieu de trop individualiser les demandes, ce qui rend éparse notre force de persuasion. », argumente-t-il. Les deux entrepreneurs, qui ont toujours des idées derrière la tête, voient d'ailleurs déjà plus loin.
Lead Campus pour voir plus loin
Ce qu'ils attendent de Lead campus est très clair : posséder les outils pour devenir les leaders économiques de demain de Madagascar. Ce qui équivaudrait à dépasser le simple cadre de leur entreprise. Si pour Hagasata Rakotoson le financement de Lead Campus (7 870 000 f CFA) pour une durée de six semaines, la prise de décision a été plus directe, le patron de Solidis Garantie, lui, a bénéficié d'une bourse de l'Agence française de développement et il aurait financé la somme restante par ses fonds propres. En revanche, pour Mieja Vola Rakotonarivo : «J'ai dû convaincre mon conseil d'administration du bien-fondé de cette formation. Cela n'a pas été si simple. Après tractations, on a fonctionné au tiers payant car j'ai aussi bénéficié de l'aide financière de l'AFD. », précise-t-elle avec un sourire qui ne la quitte jamais. A l'instar de son comparse. Et il faut bien cela pour continuer d'avancer. dans le développement économique et sociale de Madagascar.
Rudy Casbi
Source:lesafriques.com