Madagascar: la société civile alerte sur les exactions des autorités
11/11/2015 |
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A Madagascar, les organisations de la société civile dénoncent les exactions des autorités à l’encontre de la population. La population est « terrorisée », selon les militants des droits de l’homme, en ville, mais surtout dans les campagnes isolées où il n’y a que peu de recours, car des membres des forces de l’ordre et politiciens sont impliqués et que la justice ne donne pas suite.
Ils sont une poignée à avoir fait le déplacement jusqu’à Antananarivo pour parler de la vie quotidienne de leur campagne isolée. Cet homme vient du district de Beroroha dans le sud-ouest du pays. Il raconte que des vols ont eu lieu dans son village : « Les gendarmes nous ont demandé qui avait volé. Mais les voleurs venaient d’ailleurs et on ne les connaissait pas. Nous n’avons pas pu les dénoncer. Alors les gendarmes ont brûlé tout le village ».
Il explique avoir subi des menaces pour l’empêcher de parler. C’est pour ça qu’il préfère garder l’anonymat : « Les familles ont eu peur de porter plainte après l’incendie. Certaines ont quand même osé, alors on les a obligées à demander pardon publiquement aux gendarmes ».
Demande d’un dialogue urgent
Plus tard, un homme venant d’un village voisin a été interpellé : « Les gendarmes ont dit : c’est toi le voleur ! Et il a été exécuté. Il n’y a pas de procès ici ».
Mais il n’y a pas que les gendarmes qui sont responsables, selon Andrianirainy Rasamoely, président de la Confédération nationale des plateformes des droits de l’homme à Madagascar (CNPFDH) : « Ils sont protégés par les supérieurs parce qu’ils paient une certaine somme, comme font les mafiosi. Il y a des politiciens, il y a des hauts fonctionnaires, il y a des officiers supérieurs derrière tout ça ». Il souhaite que chacun assume ses responsabilités et qu’un dialogue soit établi entre la population et les autorités.
Source: rfi.fr
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