Madagascar: polémique sur les taxes portuaires
22/02/2017 |
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Il y a un an à Madagascar, le secteur du transport maritime et ses opérateurs économiques protestaient contre la volonté du gouvernement d'instaurer l'Advance Cargo Declaration, un nouveau système de déclaration des cargaisons. Le tollé avait été tel que les autorités avaient suspendu leur décision, annonçant alors vouloir laisser plus de temps pour dialoguer. Mais depuis une semaine, l'Etat tente de remettre sur les rails ce système. Un système, qui, comme vient de le rappeler l'ambassade des Etats-Unis, « ne répond à aucune exigence de la sécurité américaine », contredisant ainsi une note publiée par l'agence portuaire malgache. De leur côté, les opérateurs économiques restent toujours opposés à la mise en application de ce système, opaque et coûteux selon eux.
Un an après, l'ACD, ou Advance Cargo Declaration, fait toujours autant polémique.
Mais pour Jean-Hubert Zipa, le directeur général de l'Agence portuaire maritime et fluviale (APMF) chargée de mettre en œuvre ce nouveau mécanisme de contrôle de la chaîne logistique, l'ACD reste l'outil idéal pour répondre aux normes internationales, « un outil pour pouvoir améliorer le degré de sûreté par rapport aux navires, aux marchandises et aux installations portuaires de Madagascar ».
Avec ce système, les transporteurs et opérateurs devront déclarer le contenu des cargaisons avant l'arrivée du navire dans le port malgache et payer une redevance de 50 à 85 euros par conteneur, en fonction de leur provenance (l'APMF estime à environ 250 000 le nombre de conteneurs qui sont débarqués chaque année dans les ports malgaches). « L'argent de ces redevances, c'est pour améliorer et financer les infrastructures pour les 7 ports à vocation internationale de Madagascar », poursuit Jean-Hubert Zipa.
« Une arnaque », pour le Groupement des entreprises de Madagascar qui pointe du doigt le manque de transparence entourant l'utilisation de cet argent. Jointe par téléphone, Noro Andriamamonjiarison, la présidente du Groupement, milite pour que le système de contrôle actuel soit amélioré. « Pas besoin de le changer, dit-elle, pour un autre système dont le fonctionnement reste terriblement opaque, coûteux, qui en l'état ne permet pas forcément de renforcer la sécurité de nos ports. »
Vendredi 24 février, une réunion est prévue entre les ministres des Transports, de l'Industrie, et les représentants des opérateurs économiques pour trouver un arrangement.
Source:Rfi