Madagascar: un meeting de l’opposition interdit à la dernière minute
25/09/2016 |
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A Madagascar, le meeting de la plateforme MMF de l'opposition a finalement été interdit. La décision a été prise par le préfet de la capitale, Antananarivo, alors que le rassemblement avait été autorisé, dans un premier temps, par la mairie. Cette plateforme regroupe une cinquantaine de formations politiques et associatives. Environ 10 000 personnes étaient attendues mais, dans ce climat, peu de personnes se sont finalement déplacées.
Il s’agit d’une atteinte « inacceptable à la liberté d’expression », d’après les organisateurs de la plateforme MMF, mais une chance, peut-être aussi, d’avoir droit à un second essai, tant le rassemblement était loin de réunir les foules escomptées.
Devant le gymnase où aurait dû se tenir le meeting, se trouvent des forces de l’ordre en tenue de combat. Environ 900 personnes auraient été mobilisées. Devant elles, quelques centaines de participants, sommés de quitter les lieux.
Tous se sont finalement rassemblés au QG habituel de la plateforme d’opposition, à un kilomètre de-là, pour un meeting improvisé. Parmi eux, Fabrice et Rindra.
« Je suis déçu que le meeting n’ait pas eu lieu. Moi je suis sans emploi, je souffre de la situation actuelle du pays. Je venais voir quelles étaient les solutions proposées », a déclaré Fabrice, à RFI.
« Moi en venant là, j’espérais faire prendre conscience à ceux qui sont au pouvoir que s’ils n’arrivent pas à faire leur travail, ils doivent démissionner », a, pour sa part, déclaré Rindra.
Pour beaucoup, c’était la première participation à un rassemblement organisé par ce nouveau mouvement. Néanmoins, samedi, on était bien loin des 10 000 participants espérés.
Sylvain Rabetsaroana, l’un des leaders du Mouvement Mitsangana Ry Malagasy, reconnait à demi-mot cet échec.
« Ce qui s’est passé, ce samedi matin, c’est une méthode de voyous, si vous voulez. Ils ont eu peur parce que le mouvement commence à s’amplifier. Il commence à atteindre les provinces. On s’est mal préparés, je pense. La prochaine fois, on ne se fera pas avoir », a-t-il expliqué.
Un test de popularité avorté pour une opposition qui voulait croire à un large soutien populaire. Difficile, en même temps, de réunir les foules quand l’Etat interdit, depuis plusieurs mois, tout rassemblement à caractère politique, au motif de trouble à l’ordre public.
Source:RFI