Lutte anti-poliomyélite – Destruction du vaccin trivalent par voie orale
15/03/2016 |
2906 |
Commentaires Facebook
Premier responsable du virus dérivé du poliovirus vaccinal, le VPOt devra être détruit en avril. En attendant, il continue à être utilisé dans le cadre de la campagne actuelle.
Des stocks de vaccins à détruire. Les vaccins trivalents par voie orale (VPOt), ne seront plus utilisés sur le territoire malgache, à partir du mois d’avril. Le gouvernement a décidé de détruire ces vaccins, indique le communiqué du conseil des Ministres du 9 mars 2016. « C’est une stratégie d’envergure mondiale pour lutter contre l’épidémie de poliomyélite », souligne le ministre de la Santé publique, le Professeur Mamy Lalatiana Andriamanarivo, hier, en marge du lancement officiel de la campagne de vaccination contre la poliomyélite 7e édition, à Sakaraha.
Cette destruction s’impose dans la mesure où ce vaccin est le principal responsable des virus dérivés du poliovirus vaccinal (VDPV). « Le VPOt représente un grand risque de propagation des virus dérivés du poliovirus vaccinal (VDPV), découverts à Madagascar ces derniers temps et entrainant la paralysie de onze enfants. Avec son élimination, l’expansion de l’épidémie poliomyélite n’est plus à craindre », précise le Dr Jaurès Rabemanantena, représentant de l’Alliance Gavi à Madagascar.
Immunité
Ce type de vaccin va être remplacé par le VPO bivalent. Le ministère de la Santé publique et ses partenaires, vont travailler d’arrache-pied, pour récupérer ces vaccins dans chaque centre de santé ou milieu hospitalier. « On fera des descentes sur terrain pour sensibiliser chaque responsable de centre de santé à nous remettre ces vaccins sous carton et scellés. Il va l’envoyer au niveau du district. On décidera après de les détruire au niveau des districts, des régions ou au niveau national », renchérit le Dr Jaurès Rabemanantena.
En attendant que vienne le mois d’avril, le VPOt reste utilisé dans la campagne de vaccination de masse qui a démarré hier à Sakaraha. Les risques de transmission de VDPV ne sont pas à écarter si tous les enfants ne reçoivent pas leur dose de VPOt. Le VDPV se transmet par les selles d’une personne ayant reçu des doses de VPOt, vers une personne n’ayant pas été vaccinée. L’immunisation de tous les enfants est, ainsi, la seule chance d’éviter cette maladie. C’est ainsi que les partenaires techniques et financiers appuient l’État dans cette lutte de longue haleine.
« Chaque Fokontany a été impliqué pour recruter des vaccinateurs et retrouver les enfants dans chaque village. Le but, aujourd’hui, est que chaque enfant doit être trouvé pour recevoir deux gouttes », explique Charlotte Ndiaye, représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé, à Madagascar.
Progrès à poursuivre
La représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), Elke Wisch, a précisé dans son allocution lors du lancement officiel de la 7ème campagne de vaccination contre la poliomyélite, que « des progrès significatifs ont été déjà accomplis en matière de vaccination, mais il reste encore beaucoup à faire, particulièrement pour renforcer les systèmes d’immunisation de routine et de la surveillance épidémiologique à Madagascar ». Les zones enclavées sont les plus vulnérables. Dans le district de Sakaraha, la plupart des enfants ne reçoivent des doses d’immunité que lors des campagnes de vaccination. Selon Lanto Rahamelosoa, responsable du centre hospitalier du district de Sakaraha, la distance entre le lieu d’habitation et le centre de santé peut s’étendre jusqu’à 40 kilomètres. Le rapprochement des centres de santé avec les populations s’avère primordial pour assurer le Droit de santé de chaque enfant.
Source: Miangaly Ralitera - lexpressmada.com