Madagascar: De l'énergie solaire à grande échelle pour mettre fin au délestage
22/03/2016 |
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Signature d'accord de partenariat sur Scaling Solar, avec l'IFC hier, à Antaninarenina. Antananarivo, Mahajanga et Nosy-Be sont les trois villes qui bénéficieront du projet Scaling Solar. Ce projet photovoltaïque de production à grande échelle réduira de moitié le coût de production d'énergie, sur 25 ans.
1,3 millions d'Euros et une surface de 1,5ha : c'est ce qu'il faut pour produire une énergie solaire d'un mégawatt (MW). Le projet Scaling Solar, financé par la Banque Mondiale à travers l'IFC (Société Financière Internationale) prévoit de développer 30 à 40MW-crête, dont 25MW-crête seront pour le réseau interconnecté d'Antananarivo, et le reste, pour les réseaux de Mahajanga et de Nosy-Be.
D'après les explications de Stefan Rajaonarivo, chargé d'Investissement senior auprès de l'IFC, cette production d'énergie renouvelable permettra à la JIRAMA d'améliorer sa performance et de réduire les coûts.
« Le secteur de l'énergie à Madagascar est complexe à cause de la multiplicité des réseaux. C'est pour cela que l'on prévoit de mettre en place plusieurs sites de production. Le projet photovoltaïque contribuera à résoudre les problèmes d'électricité, en réduisant les coûts.
Il n'y aura pas de stockage, car l'énergie produite sera immédiatement raccordé aux réseaux électriques. Le central photovoltaïque est coûteux au départ, mais il est très avantageux à long terme. Cette technologie permet aujourd'hui de produire de l'électricité à moins de 15 Cents USD le KWh, contre plus de 25 Cents le KWh, dans le cas des installations fonctionnant au gazole », a-t-il expliqué.
Dans 2 ans. L'énergie renouvelable ne contribue aujourd'hui qu'à 20 % de la production d'électricité à Madagascar. Selon le ministre de tutelle, Horace Gatien, l'objectif actuel est de porter ce chiffre à 80 %, d'ici 2030.
« Madagascar a un potentiel hydroélectrique de 2 800MW et un ensoleillement de 2 800 heures par an. Cependant, nous ne disposons pas encore de l'expertise nécessaire pour développer les ressources renouvelables. Le taux d'accès à l'électricité est encore très faible à Madagascar, de l'ordre de 15%.
En milieu rural, ce taux est à environ 6 %. A travers la nouvelle politique de l'énergie, ce taux devrait augmenter à 70 %, dans les 15 ans à venir », a-t-il soutenu. En effet, un premier pas est en cours. Hier, a été signée une convention de partenariat d'énergie solaire, entre l'IFC et la République de Madagascar, dans le cadre de l'initiative « Scaling Solar ». D'après la Banque Mondiale, Madagascar est le troisième pays africain à intégrer cette initiative. « Après le Sénégal avec 200MW et la Zambie avec 100MW, c'est à Madagascar de commencer maintenant sa transition énergétique, pour contrecarrer les effets des changements climatiques », a déclaré le Country Manager de l'IFC, lors de la cérémonie de signature. Le processus étant lancé, on peut espérer une solution définitive au délestage, d'ici deux ans. D'après les explications, la préparation du projet et le bouclage financier devraient se faire en six mois et la construction, lancée dès le 10e mois.
Révolution. Un appel à manifestation d'intérêt a déjà été lancé dans le cadre de l'initiative Scaling Solar, en décembre 2015. La réalisation du projet sera entreprise par le secteur privé, d'après le représentant de l'IFC. « Scaling Solar est un package aussi simple qu'innovant, rassemblant sous un parapluie unique, une fourchette de services du Groupe de la Banque Mondiale, à savoir : les garanties de la Banque face aux risques partiels, les garanties de l'agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) face aux risques politiques, et l'expertise de l'IFC en développement et en financement de projets de centrales électriques permettant ainsi aux gouvernements de mobiliser des financements privés de centrales solaires raccordées au réseau. Cet approvisionnement électrique fiable permettra de revitaliser davantage l'économie malgache », a déclaré Oumar Seydi, directeur régional de l'IFC pour l'Afrique orientale et australe.
En effet, c'est l'objectif des dirigeants malgaches, afin d'améliorer l'environnement des affaires et d'attirer les investissements directs étrangers.
Source:afn360.com