Le séisme qui a secoué la Grande Île est-il exceptionnel?
13/01/2017 |
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La terre a tremblé hier dans la nuit à Madagascar. Un séisme de magnitude 5,9 ou 6 sur l’échelle de Richter selon l’Institut et l’observatoire de géophysique d’Antananarivo (les premières mesures disaient 5,4 sur l’échelle de Richter, donc sa force a été réévaluée). L’épicentre se trouve à 60 km au sud-ouest d’Antsirabe et à 180 km au sud-ouest d’Antananarivo, dans les hauts plateaux au centre du pays. Le choc a eu lieu seulement à environ 8 km de profondeur. Un séisme peu profond donc, ce qui explique que les ondes ont été ressenties avec force. Il y a souvent des séismes modérés à Madagascar, mais celui-ci est le plus fort jamais enregistré sur la Grande Île depuis 1898. A l’heure actuelle, aucune victime humaine et aucun dégât matériel important n’ont été recensés. Alors, y a-t-il un risque de tremblement de terre plus violent et destructeur comme en Haïti en 2010 ? Non, selon les chercheurs, pour qui la situation reste exceptionnelle. Mais les autorités estiment qu’il faudra peut être désormais mieux prendre en compte le risque sismique.
A 1 h 07 (heure locale), dans la nuit 11 au 12 janvier, la population s’est réveillée en sursaut : un tremblement de terre de 5,9 ou 6 sur l’échelle de Richter a secoué tout le centre du pays. Le professeur Gérard Rambolamanana, directeur de l'Institut et observatoire de géophysique (Ioga) d'Antananarivo est étonné par la puissance du séisme : « Ici, c’est une conséquence de la séparation de Madagascar avec le système Gondwana à l’époque [il y a vingt-six millions d’années]. Donc, c’est plein de failles tectoniques, mais avec des petites magnitudes. On ne se trouve pas sur une zone à haut risque sismique. Mais arriver à 6, je pense que c’est quand même assez exceptionnel. »
Le choc n’a pas été assez important pour causer de gros dégâts. Seules des fissures dans les bâtiments ont été signalées. Mais, avec des séismes de plus en plus forts chaque année, le général Charles Rambolarison, secrétaire exécutif adjoint au Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC), en charge des secours notamment, reste prudent : « Cet événement nous interpelle parce que nous avons priorisé des cataclysmes comme le cyclone, l’inondation, les feux ou la sécheresse. Mais sans pour autant prendre en compte directement donc le séisme, et puis l’intensité qui ne cesse donc d’augmenter. On va revoir notre stratégie. »
Des répliques au séisme pourront se faire sentir pendant encore peut être deux jours, surtout dans la région d’Antsirabe. Et, avec l’énergie dégagée par la roche, une hausse des températures peut être enregistrée dans les lacs de la région d’Antsirabe. Mais cela ne veut pas dire qu’un volcan entre en éruption !
Source:Rfi