A la une de l’Express de Madagascar du Jeudi dernier, le titre évoque la tension qui agite le pouvoir à Madagascar, suite à l’affaire des 73kg d’or, qui défraie la chronique depuis une semaine.
A défaut d’accéder à l’article, nous avons été interpellés par le titre de ce quotidien malgache.
L’extradition, selon Wikipédia :
" L'extradition est une procédure juridique par laquelle un État livre l'auteur d'une infraction à un État étranger qui le réclame, pour qu'il puisse y être jugé ou exécuter sa peine.
L'extradition est souvent permise par l'existence d'un accord préalable entre deux États mais pas nécessairement. Différentes conditions sont nécessaires telles que l'existence de l'incrimination dans l'État au sein duquel se trouve la personne concernée par la procédure, la réciprocité de la procédure d'extradition dans le droit du pays émetteur de la requête, l'absence de motifs politiques ou encore l'impossibilité pour l'État requérant de condamner la personne pour d'autres incriminations que celle pour laquelle est demandée l'extradition. "
D’après nos documentations, c’est que Madagascar ne dispose pas d’un accord d’extradition avec l’Afrique du Sud, ce qui pourrait bloquer la procédure.
Le principe du droit veut que les pays peuvent juger, selon leurs juridictions, les crimes et délits. Alors si les choses suivent leurs cours normaux, les enquêtes et jugements de cette affaire peuvent être sous la responsabilité des autorités sud-africaines.
Madagascar EXIGE
Là le terme utilisé sous-entend une relation de subordination. On ne sait pas si c’est pour montrer aux malgaches que l’État est super-déterminé, ou bien que l’Afrique du sud doit s’exécuter sur un ordre venant de Madagascar.
Dans tous les cas, c’est un terme bien maladroit pour une telle situation.
Imaginons si pour tous les délits et crimes commis par des ressortissants étrangers à Madagascar, leurs pays d’origines exigeraient une extradition, l’État malgache pourrait bien se sentir bafoué, et risque de ne jamais s’exécuter sous de tels ordres.
Et pourquoi demander une extradition rapide avant le 12 Janvier
Ce n’est pas un fait nouveau, des ressortissants malgaches sont arrêtés partout dans le monde, en transportant des biens prohibés, si nous n’allons parler que du cas de l’île Maurice, où des personnes se font arrêter pour passer de la drogue par l’aéroport.
Là, on n’a jamais entendu l’État malgache EXIGER une extradition.
C’est la preuve que cette affaire est devenue une AFFAIRE D’ÉTAT.
D’après les informations sur l’enquête en cours en Afrique du SUD, la ligne de défense des trois personnes interpellées indique que les marchandises proviennent finalement du Mali, raison de plus pour ne pas affoler le pouvoir exécutif malgache à exercer une pression sur le pouvoir judiciaire sud-africaine.
N’oublions pas qu’en tant que premier producteur mondial de diamant, l’Afrique du sud est particulièrement sensible aux problèmes des trafics de l’or et des pierres précieuses.
Le passage de ce convoi sur son territoire, qui a permis l’arrestation des malfrats, l’oblige à effectuer une investigation plus poussée, car il s’agit ici d’un trafic à l’échelle international.
Une machine judiciaire impartiale, compétente et indépendante, dont dispose l’Afrique du sud, serait une grande aide pour Madagascar afin de résoudre les énigmes de cette affaire.
Si on a vraiment l’intention de démanteler un réseau international de trafic, une coopération serait plus efficace que d’ordonner la partie sud-africaine de se dessaisir du dossier.
Photo: Couverture Express de Madagascar, source Facebook Patrick RAHARIMANANA
H2R