Premières mises en examen dans l’affaire d’Ambohimahamasina
9/12/2016 |
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En cette journée mondiale de lutte anti-corruption, le sujet est plus que jamais d'actualité sur la Grande île. A Madagascar, c'est la suite du feuilleton de l'affaire dite d'Ambohimahamasina, une affaire de détournement de subventions de près de 120 000 euros, destinées à cette petite commune. En aoà»t dernier, ce dossier avait fait grand bruit car des documents officiels mettant en cause l'actuel Premier ministre avaient été dévoilés. Sur RFI, celui-ci avait nié son implication. Cette semaine, les choses se sont accélérées puisque le Bianco, le Bureau indépendant de lutte anti-corruption, en charge de l'enquête, a arrêté et mis en examen les premiers suspects.
Cinq jours après les premières arrestations par le Bianco dans l'affaire d'Ambohimahamasina, le bilan de l'enquête fait état de cinq personnes mises en examen. Il s'agit du maire de la commune d'Ambohimahamasina, de son trésorier, de deux entrepreneurs du bâtiment et d'un directeur du ministère de l'Intérieur. Ils ont été inculpés pour abus de fonction, détournement de fonds publics, favoritisme et faux et usage de faux.
Le Premier ministre Olivier Mahafaly, également ministre de l'Intérieur, promet de prendre toutes les mesures pour assainir son ministère si son directeur est jugé coupable. Etonnamment, Olivier Mahafaly, lui, n'a pas été convoqué par le Bianco, bien qu'étant nommément cité dans un rapport d'inspecteurs d'Etat pour avoir prétendument ordonné au maire de détourner les 120 000 euros de subventions vers le compte d'un particulier.
« Je suis prêt à répondre de mes actes. Moi, je ne dis que la vérité. Je n'ai fait que signer la convention. Mais après, quant à l'utilisation par les collectivités des fonds alloués, cela ne relève plus de mes compétences », a-t-il déclaré.
D'après le Bianco, l'opératrice économique soupçonnée d'être la bénéficiaire de la fraude ne se serait jamais présentée aux auditions malgré deux convocations successives. Cette proche du président Rajaonarimampianina, bien connue sur la Grande Ile car régulièrement citée dans des affaires de corruption par la presse de l'opposition, n'a jusqu'à présent jamais été condamnée.
Contacté par téléphone, un responsable du Bianco s'est dit optimiste. « Ce dossier, affirme-t-il, n'est pas celui dont les montants de subventions communales détournées sont les plus élevées. Il y en a plusieurs autres, en cours de traitement, avec les mêmes individus soupçonnés. Si on ne les arrête pas ce coup-ci, on les arrêtera grâce au prochain dossier. »
Néanmoins, pour respecter la procédure judiciaire, le Bianco a dà» se dessaisir de l'affaire et l'a transmise à la chaîne pénale anti-corruption. Désormais, c'est au ministère de la Justice que revient le pouvoir de décider de lancer un mandat d'amener ou d'arrêt à l'encontre des personnes qui n'ont pas répondu aux convocations du Bianco. Une procédure qui devrait changer avec la mise en application des pôles anti-corruption, prévue début 2017.
Source:Rfi