Visiblement la concertation entre État et secteur privé face à la crise COVID-19 tend vers un dialogue de sourds. Il y a pourtant moyen de sortir de l'impasse pour faire face à l'urgence d'abord et démarrer la relance après, moyennant une réelle volonté politique et un minimum de pragmatisme.
Face au problème de chômage technique, il est possible de créer une Caisse d'allocation chômage destinée aux employés en règle vis-à-vis de la Cnaps et touchés par le chômage technique. Cette caisse sera préfinancée par la Cnaps au démarrage mais renflouée ultérieurement par les cotisations chômage permanentes et définitives des travailleurs et leurs employeurs.
Concernant la dotation en fonds de roulement des PME et TPE en difficulté. Par souci d'efficience et de rapidité, c'est l'État associé aux Entreprises publiques (Aro, Havana, Caisse d'épargne, Paositra Malagasy, Sonapar) qui devraient emprunter pour les PME auprès des banques, au lieu d'être uniquement des garants. Ces fonds seront ensuite prêtés aux PME et TPE à des taux minimes. Les établissements bancaires et/ou de microfinance assureront, pour le compte de l'État et des entreprises publiques, la gestion de ces crédits aux PME.
Pour la couche de population extrêmement pauvre du secteur informel, outre le domaine de la Santé, les aides et financements internationaux d'urgence devront leur être exclusivement destinés. Pour éviter toute polémique et risque de détournement, la distribution sur le terrain de ces aides devraient être confiées à des organismes internationaux expérimentés tels que UNICEF, PAM, Croix-Rouge International, CARE, CRS comme lors de la Transition. Enfin, Il conviendrait de distribuer des bons d'achat de PPN ou de repas aux nécessiteux. Ce qui permettrait de limiter les détournements et d'aider les petites gargotes et les petits marchands de proximité, car ces bons d'achat garantis et émis par le Trésor public seront utilisables partout.
Dans un second temps, la relance proprement dite interviendra. Elle devrait être basée sur des programmes d'investissement publics peu spectaculaires mais à forte valeur ajoutée économique, sociale et écologique sur le long terme, tels que la construction ou réhabilitation des routes par le système HIMO, la construction d'infrastructures génératrices de sources d'énergie renouvelable, la réhabilitation et redémarrage de toutes les écoles et dispensaires de brousse.
ALEFA MADAGASIKARA
Association citoyenne depuis 2003