Industrie touristique : 40 000 emplois menacés par la crise du Coronavirus
La situation est plus qualarmante. Beaucoup dentreprises menacent de fermer leurs portes, face aux problèmes liés à la pandémie de coronavirus.
«Nous sommes entrés violemment dans une situation de sinistre sans précédent!».
Cest le propos dun opérateur touristique dans lhôtellerie haut de gamme, qui était loin dimaginer lampleur des impacts de la pandémie du coronavirus sur le secteur du tourisme à Madagascar. Il nest pourtant pas le seul à en être victime dans la filière hébergement-restauration. Près de 7.000 salariés sont à la veille de chômage technique, a récemment indiqué la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM), dans une lettre que ce groupement a adressé au ministre du Tourisme, Joël Randriamandranto.
Pour lindustrie touristique, 40.000 emplois sont actuellement menacés, selon la Confédération du tourisme de Madagascar (CTM) qui na également pas hésité à lancer un appel de détresse à lendroit du chef de lEtat, à travers une lettre qui lui était adressée. «Vous ressentez, nous en sommes certains, notre malaise de placer aussi violemment en chômage technique nos collaborateurs avec qui nous construisons le secteur depuis plus de 30 ans. La grande famille du tourisme est impactée frontalement, économiquement et humainement», souligne cette lettre.
Les opérateurs touristiques parlent dun avenir et dune relance incertaine des activités. Leur cas nest pourtant pas isolé. La récente déclaration du président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP), Herilanto Rakotoarisoa, interpelle. Il parlait, entre autres, de retard de livraison de matières premières en partance de la Chine, dannulation de commandes des clients notamment en Europe, de cessation dactivités ou encore de chômage technique partiel ou total. Les entreprises franches figurent pourtant parmi celles qui emploient le plus de personnes au pays.
La réduction des charges sollicitées
Le secteur privé est à genoux et demande plus que jamais de laide de la part de lEtat, notamment dans la réduction de ses charges pour parvenir à maintenir tous ces emplois menacés. Les opérateurs touristiques demandent alors la suspension temporaire de tout impôt, redevance et taxe, frais denregistrement, la collecte de la CNAPS et OSTIE ainsi que la prise en charge du chômage technique par la CNAPS. Ils demandent également le report déchéance du crédit bancaire et négocient sur un moratoire dans le paiement de leur facture deau et délectricité.
Ce, «afin de continuer à pouvoir payer les salaires de ces collaborateurs qui pourront ainsi se nourrir et se soigner dignement, de pouvoir aussi continuer à entretenir au mieux nos établissements», explique la CTM. Les entreprises franches, quant à elles, demandent des dispositions exceptionnelles, notamment dans limportation des matières premières pour ne pas pénaliser davantage leurs activités. Des dispositions en faveur des milliers demplois qui en dépendent car des milliers de personnes qui se trouveront sans emplois seront une fatalité pour le pays.
Rado Andriamampandry