La grogne sociale continue de monter à Madagascar
30/04/2016 |
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Depuis une semaine à Madagascar les manifestations populaires, bien que réprimées par les forces de sécurité, commencent à se multiplier.
Après les grèves des taxis, greffiers, agents pénitentiaires, les revendications des syndicalistes d'Air Madagascar, cette fin de semaine, c'était au tour de la population de faire entendre son ras-le-bol.
Excédés par les coupures d'eau et d'électricité à répétition, les habitants des quartiers touchés sont sortis dans la rue.
Tout est parti d'un transformateur tombé en panne, mardi, dans le quartier populaire d'Isotry, dans la capitale.
Pour Mme Lalao, commerçante, c'était l'événement de trop. « Pendant trois jours et trois nuits, il n’y a pas eu d’électricité, mais les factures continuent d’arriver. Là c’est trop.
On a manifesté, mais la police est arrivée et nous a jeté des gaz lacrymogènes et on s’est éparpillés », raconte-t-elle.
Habitant du quartier depuis dix ans, Ratovonirina Razafindratsitohaina fait partie de ceux qui ont poussé la population à descendre dans la rue pour manifester « pacifiquement » leur exaspération.
Pour lui, l'électricité, c'est avant tout une question de sécurité. « C'est très dangereux pour le quartier parce que s’il n’y a pas d’électricité il y a beaucoup de malfaiteurs ici.
On ne veut pas faire de politique, mais le gouvernement, ça ne va pas : les gens sont toujours pauvres, les brigands font toujours ce qu’ils veulent », explique-t-il.
En moins d'un mois, la population tananarivienne est descendue cinq fois dans la rue crier sa colère contre le délestage. Un problème de plus à gérer pour le nouvel exécutif qui persiste à durcir ses mesures pour réfréner tout type de manifestations.
Source: RFI