Madagascar: des temples traditionnels incendiés près de la capitale

28/08/2015 | 3099 |
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A Madagascar, l’un des symboles les plus importants de la royauté des hauts plateaux a été ravagé par les flammes. Le site d'Ambohidratrimo a été la cible d'un incendie dans la nuit de mercredi à jeudi. Situé à 15 kilomètres d'Antananarivo, la capitale, le site touristique et culturel est aussi un lieu de culte pour les pratiquants de la religion traditionnelle qui viennent prier sur les tombeaux royaux. L'incendie n'a pas été revendiqué, mais d'après les premiers éléments de l'enquête, il s'agit d'un acte criminel.

Au sommet de la colline d'Ambohidratrimo, les tombeaux des souverains surplombent la plaine depuis le XVIe siècle. Des tombeaux en pierres surmontés de cases en bois. Ce sont des cases sacrées, lieu de culte, qui sont régulièrement fréquentées. Aujourd’hui, il n'en reste que des cendres. « Quand les gens viennent, ils entrent dans les cases allumer les bougies, amener toutes les offrandes […] et ils prient un Dieu, ils font leur demande. Des fois, ils appellent les esprits et les esprits viennent se manifester, parler avec tout le monde, comme ça. Et aujourd’hui, tout est fini. Je ne sais pas, je n’arrive plus à dire, mais mon cœur est gros », témoigne Saholy Razafintseheno, responsable bénévole du site.

Des traces de pétrole retrouvées

Ces trois temples accueillaient depuis leur création la pratique du culte des ancêtres par des Malgaches, et surtout par l'ethnie Merina, originaire des hautes terres centrales de l'île de Madagascar. L'origine criminelle de ces incendies semble attestée par l'odeur d'essence perceptible sur le site. « Nous interpellons les pouvoirs publics pour vraiment poursuivre les efforts […] pour la protection du patrimoine et renforcer cela, parce que là apparemment, il n’y avait même pas d’extincteur. Je pense que c’est le minimum pour protéger un tel lieu », se désole Désiré Razafindrazaka, président de l'association des Amis du patrimoine de Madagascar.

Les images des flammes au milieu de la nuit circulent sur les réseaux sociaux. Elles rappellent un autre incendie traumatisant, celui du palais de la Reine dans la capitale, c'était il y a 20 ans. L'enquête n'a jamais abouti.

Source: rfi.fr