Madagascar: Lutte contre le blanchiment de capitaux
5/03/2020 |
3272 |
Commentaires Facebook
Lutte contre le blanchiment de capitaux
Un travail de titan attend les autorités locales
Madagascar doit encore redoubler d’effort pour parvenir à bout de sa lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Ce n’est pas une mince affaire.
Du pain sur la planche. Se conformer au standard international en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux est un travail de titan qui attend la Grande île.
Beaucoup reste à faire par rapport, par exemple, aux quarante recommandations du Groupe d’action financière (GAFI). Un seul objectif immédiat sur les onze exigés de Madagascar est jusqu’ici atteint, a indiqué le directeur général du Service de renseignements financiers (SAMIFIN), Boto Tsara Dia Lamina.
«Nous avons été évalués sur l’utilisation des informations que nous avons livrées par les instances judiciaires, sur laquelle nous avons eu une notation moyenne ou modérée.
Mais pour ce qui est des dix autres objectifs, nous enregistrons un niveau faible, notamment dans la surveillance des banques et institutions financières ainsi que les entités qui sont censées effectuer des déclarations d’opérations suspectes.
Sans parler de notre faible performance dans l’application de la loi contre le financement du terrorisme», a-t-il précisé.
Madagascar, qui est toujours inscrite dans la liste des pays sous suivi renforcé en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, aura une fois de plus la lourde tâche de présenter devant l’ESAAMLG (Eastern and South African Anti Money Laundering Group) un deuxième rapport d’évaluation. Une occasion pour la délégation malgache de présenter les travaux déjà effectués et ceux encore à fournir dans cette lutte.
Recouvrement des avoirs illicites
Le SAMIFIN ne baisse pas les bras, rassure son directeur général. La loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux est déjà en vigueur, et c’est à travers son application que des points peuvent être améliorés. Toutes les parties prenantes du système anticorruption travaillent depuis plusieurs mois sur le projet de mise en place de recouvrement des avoirs illicites.
Une réunion entre ce système, le ministère des Finances et celui de la Justice a eu lieu au mois de février.
Par ailleurs, des représentants de ces ministères, du Bureau indépendant anticorruption (BIANCO), des éléments de la Gendarmerie et de la Police nationales, ont été formés sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Une formation dispensée par un expert malawien et bénéficiant du financement du programme Maritime Security (MASE) du COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe).
Rado Andriamampandry