Madagascar: Quelle fibre optique pour Orange ?
17/05/2015 |
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Arrivée en fin d’échéance depuis le 12 avril dernier, la licence de la filiale de l’opérateur français Orange, ferait l’objet d’âpres négociations avec l’autorité de régulation malgache (Autorité de Régulation des Technologies de Communication de Madagascar ou ARTEC).
La société de droit malgache Orange Madagascar dispose en effet d’une plus grande latitude de manœuvre par rapport à ses voisins des Départements d’outremer comme La Réunion et Mayotte. Une liberté qui lui permet des performances comme avec le déploiement d’un performant réseau hertzien dans tout le pays ces dernières années. Pourtant ce réseau, qui a permis de répondre rapidement aux attentes d’une demande soutenue, n’est plus adapté aux défis du futur qui nécessitent la fibre optique terrestre. Laquelle est ensuite relayée au reste du monde par les câbles sous-marins Lion et Eassy.
Cette infrastructure terrestre existe bien, c’est le fameux « backbone » installé à grands frais par l’opérateur historique malgache Telma depuis 2007 (environ 150 MUS$ pour 7200 kilomètres de fibre enterrée).
Telma a une filiale mobile qui est, au même titre que l’Indien Airtel installé à Madagascar, concurrent direct d’Orange Madagascar.Aussi, passer par la bande passante de la maison mère de son concurrent direct n’est pas pour plaire à Orange qui voudrait son propre backbone. Contacté par nos soins, son DG Michel Barré a expliqué vouloir se conformer à la réglementation en vigueur : « Nous évoluons en fonction des besoins et nous les provoquons quand il y a des innovations. Pour l’heure, la loi* ne nous permet pas de mettre en place notre fibre optique là où elle existe déja. Mais un décret peut évoluer ou être annulé… ». Précisant en guise de conclusion : « nous sommes là pour du long terme et pour accompagner le développement du pays. Il n’y aura pas de développement sans une augmentation du pouvoir d’achat et le haut débit fait partie des outils pour le développement ».
La mise en place d’une autre fibre pourrait donc quand même se faire dans toutes les zones non couvertes par le backbone de Telma… « pourquoi construire une deuxième autoroute parallèle à une autoroute existante et suffisamment large pour accueillir tous les véhicules possibles à des prix de péage régulés et plafonnés par l’Etat » répondent les autorités.
*Il s’agit du décret de la loi sur la mutualisation (numéro 2014-1652) sur les infrastructures fondamentales. Cette loi incite les opérateurs à utiliser des infrastructures communes.
Source: Par Agence de Presse de l'Océan Indien (APOI)
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