Madagascar : qui a tué Jean-Pascal ?
21/01/2016 |
3900 |
Commentaires Facebook
Huit Français ont été tués en 2015 à Madagascar. Parmi eux, Jean-Pascal Legrain, un hôtelier tué en mai dernier dans des circonstances qui, comme bien souvent sur cette île de l'océan Indien, demeurent floues.
Jean-Pascal Legrain avait été retrouvé mort sur son domaine hôtelier, en mai.
Ambalavao, un nom qui respire le bonheur tropical, ce qu'il était depuis douze ans pour Jean-Pascal Legrain. Il est devenu son cimetière. Le Français, qui exploitait dans cette ville un hôtel avec son épouse, a été enterré sur son terrain.
A deux pas du lieu où, le 6 mai au soir, il a été tué d'un coup de hache en pleine tête par un agresseur vraisemblablement embusqué dans un buisson. Comme à l'accoutumée, Jean-Pascal était sorti couper son groupe électrogène. « Son meurtrier connaissait ses habitudes, souffle Emmanuel, son frère. Je ne crois pas à un crime de rôdeur. »
Sa femme et un hôtelier un temps soupçonnés
Ancien exploitant forestier, père de deux grands enfants issus d'une première union, Jean-Pascal était tombé amoureux de sa femme malgache, comme du pays de cette dernière. C'est elle qui a fait la macabre découverte. Un temps, elle a été soupçonnée par la police locale, ainsi qu'un concurrent de l'hôtelier français. Tous les deux auraient été placés en garde à vue, puis libérés. « En début d'année, mon frère s'était fait opérer d'une hernie à la Réunion, se souvient Emmanuel. Quand il est rentré, les choses semblaient avoir changé... » Ainsi, au téléphone, Jean-Pascal se disait inquiet. « Deux pistes se sont dessinées dans cette affaire, évoque une source proche du dossier. D'une part, celle d'un conflit de voisinage, d'autre part, celle de l'épouse. Mais comme souvent à Madagascar, il est difficile de savoir où en est l'enquête, et si les suspects incarcérés le sont toujours... »
Caroline, la fille de Jean-Pascal, ne dit pas autre chose. Domiciliée dans l'Oise, elle a déposé plainte à Beauvais. « Mais rien ne s'est passé. On nous a dit qu'un coupable avait été arrêté, c'est tout. Je n'en crois pas un mot. » A l'inverse, elle se dit persuadée de l'implication « directe ou indirecte » de celle qui fut sa belle-mère. « Dans tous les cas, nous n'avons aucune information. Ce n'est que tardivement que j'ai appris que j'aurais dû déposer plainte au tribunal de Paris. »
Un retard qui n'entame en rien la détermination de la famille Legrain, laquelle a fait appel à M e Frank Berton pour la représenter. L'avocat connaît bien le contexte malgache, pour avoir défendu notamment les proches de Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, un couple de Français assassiné à Tulear, au sud de Madagascar, en 2012.
Source: leparisien.fr