Lors du dernier conseil du gouvernement, le premier ministre malgache, NTSAY Christian a déclaré vouloir bloquer le prix du riz à 550 AR le Kapoaka.
La balance n’est plus la référence en termes d’unités de mesure pour le riz. Les malgaches n’arrivent plus à acheter les produits de premières nécessités au kilo, ou au litre, mais avec des mesurettes.
Le kapoaka qui est devenu un standard pour mesurer le riz en vente sur les étalages des marchés. Il s’agit d’une boîte de conserve qui équivaut à une canette de 33 cl.
Dans le pays qui détient la troisième place mondiale du taux de pauvreté, il n’est pas étonnant d’apprendre que la majorité des malgaches n’achètent plus le riz au kilo, mais au Kapoaka.
Le défi du gouvernement est de maintenir le prix du Kapoaka à 550 AR.
Malgré un taux de 80% de la population vivant de l’agriculture, Madagascar n’est pas autosuffisant en riz.
La production locale n’arrive pas à répondre au besoin du pays.
C’est une anomalie à laquelle les dirigeants du pays n’ont jamais trouvé une solution durable. Il est clair qu’il s’agit ici d’une solution à moyen terme, car il faut mettre en place les irrigations, former les producteurs, améliorer la technique et mettre en place une recherche pour améliorer la semence.
La vision à très court terme des politiques malgaches ne permet pas de voir plus loin que l’échéance d’un quinquennat.
Ainsi, plusieurs milliers de tonnes de riz sont importées chaque année pour répondre au besoin du pays.
Mais là aussi, l’importation du riz est entre les mains de quelques opérateurs seulement.
Cela se traduit par une situation de monopole qui s’ajoute à l’insuffisance de l’offre.
Dans un pays exportateur, une monnaie faible est favorable à l’économie. Seulement, Madagascar est dépendant de l’importation. Ce phénomène provoque une dépréciation de la monnaie locale qui embarque le pays dans une spirale inflationniste, qui rend l’achat du riz de plus en plus onéreux.
Le gouvernement tente limiter le kapoaka du riz à 550 AR, en envoyant des émissaires au marché pour surveiller le prix.
Il s’agit d’un coup de force, qui ne marche pas pour l’instant, car riz est loin d’être affiché de se vendre autour des 550 AR invoqués.
L’exécutif a besoin de prendre le problème en profondeur pour être efficace, et ne pas se contenter de faire des annonces populistes, qui font recette de moins en moins.
H2R