Projet des arabes au Bas-Mangoky
Début des travaux préliminaires avant le mois de juin
LEtat compte aller jusquau bout dans son projet avec les arabes au Bas-Mangoky. Ils préparent non seulement le terrain mais également lopinion
LEtat ne lâche pas laffaire. Loin de là, le ministre de lAgriculture, Lucien Ranarivelo, est même très confiant en annonçant le démarrage prochain des travaux préliminaires pour le projet agricole de la société émiratie Elite Agro LLC, qui sétendra sur 60.000 hectares au Bas-Mangoky.
Des travaux qui démarreront avant le mois de juin, a-t-il indiqué lors de la signature de laccord de financement dun programme de facilitation du commerce avec la COMESA, hier.
«Il y a une étape à suivre. Nous allons préparer les dossiers techniques et le business plan pour conduire ce projet. Une unité de projet ainsi que des guichets fonciers (BIF) seront également installés dans les deux communes concernées, pour sécuriser leurs terres. Plusieurs études et concertations seront lancées pour que ce projet ne se heurte pas à la résistance de la population locale. Sans parler du renforcement des réseaux dirrigation que les agriculteurs de cette localité vont bénéficier», a-t-il précisé.
Cest seulement aujourdhui donc que nos dirigeants pensent à suivre cette étape, alors que le communiqué du ministère de lAgriculture au mois de janvier parlait dune application immédiate du contenu de laccord cadre de ce projet (décision du conseil des ministres) sans avoir informé et consulté les habitants potentiellement affectés, et avant davoir réalisé les études techniques et sociales sur les impacts du projet sur les communautés concernées.
Une situation qui a indigné lopinion publique, et a provoqué un levier de bouclier du Centre de recherches et dappui pour les alternatives de développement - océan Indien (CRAD-OI) et le Collectif pour la défense des terres malgaches «Tany» contre ce projet.
Préparer le terrain pour les Arabes
LEtat est actuellement en train de préparer le terrain pour les Arabes qui, eux, envisagent deffectuer dabord une phase test du projet pendant un an pour voir si cela en vaut le coup.
«Avec le peu dinformations disponibles, des questions se posent, notamment sur le prétendu essai dun an sur ce projet. Si le groupe industriel commence à entreprendre les travaux rapides quil aurait promis, qui oserait penser quil partira si lessai savérait non concluant?», se demandaient ces défenseurs des terres malgaches, dans un communiqué conjoint quils ont publié.
«Quen sera-t-il réellement de lénorme surface de terres dont on ne sait pas encore si elles seront vraiment prêtées ou données à titre gratuit sans aucune contrepartie», ont-ils poursuivi.
En tout cas, les parlementaires pro-régime se sont déjà lancés dans une large campagne de communication.
Il y a ceux qui parlaient de cette initiative qui répond aux attentes des Malgaches sur lautosuffisance alimentaire irréalisée depuis une quarantaine dannées.
Dautres défendaient ce projet dune manière très fougueuse, allant jusquà déclarer hier que ce projet garantissant lessor de léconomie malgache sera toujours critiqué par les opposants qui ne savent faire autre chose pour maintenir leur présence sur la scène politique.
Rado Andriamampandry