Téléphérique et Tramway sur Antananarivo : techniquement impossible

Téléphérique et Tramway sur Antananarivo : techniquement impossible

Le président de Madagascar s’est adressé à la nation le 31 Décembre pour présenter au peuple ses vœux pour la nouvelle année.

Il en a profité pour présenter le démarrage des grands travaux, avec un désengorgement d’Antananarivo à l’aide d’un tramway et un téléphérique.

Le TRAMWAY :

Parlons tout d’abord du tramway, qui est une idée intéressante, dans les valises de Andry RAJOELINA depuis plus de 10 ans, quand il était déjà à la tête de l’Etat, mais en tant que président de la transition.

On ne sait pas pour l’instant comment le projet sera mis en œuvre, avec quel budget, sans parler de tout ce qu’il faut en étude de faisabilité. 

Pour l’heure, ce que l’on constate c’est une inondation assurée sur Antananarivo quand il pleut, et une coupure incessante de l’électricité, faute de puissance suffisante pour la consommation locale.

Si nous prenons le cas du Tramway de la ville d’Avignon, en France, qui est récemment fonctionnel, il a fallu 15 ans d’études et de travaux pour voir le premier voyageur monter dans ce nouveau mode de transport pour cette ville.

Dans le cas d’Antananarivo, tout reste dans les effets d’annonces, auxquels les malgaches sont habitués depuis fort longtemps. 

Au vu de ce que ce régime est capable d’accomplir, on se demande s’il réalise vraiment ce qu’il annonce, et a-t-il les ressources financières et techniques, compte tenu des priorités pour un pays, logé au 3eme rang de la pauvreté à l’échelle mondiale.

Le téléphérique :

Ne perdons pas de vue sur l’objectif qui est de dé-saturer le réseau routier de la capitale. Avec les millions d’habitants qui utilisent le transport terrestre tous les jours, cet outil promis est alors destiné à transférer une bonne partie de la circulation citadine sur du câble suspendu.

On n’arrive pas à imaginer plusieurs millions de personnes sur des câbles suspendus   à Antananarivo avec un réseau, des arrêts et des stations. Aucune ville au monde n’imagine de telles bêtises pour planifier le transport de masse.

Les défis techniques sont trop nombreux, à commencer par la taille des cabines de téléphériques qui est à peine plus grand qu’un ascenseur pour rester le plus léger possible et minimiser les accidents. 

L’électricité devrait être suffisante pour l’alimenter en énergie, ce qui est loin d’être le cas à Antananarivo avec une fréquente coupure qui risque de bloquer des milliers de personnes dans les airs de la capitale à tout moment.

Alors pour cette nouvelle année, on aurait aimé un discours plus réfléchi, réaliste et avec une meilleure considération, pour la population malgache qui mérite bien mieux que les habituels enfumages.

H2R