Les beautés de Madagascar
3/01/2016 |
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MADAGASCAR | L’année dernière, j’ai décidé de retourner sur l’île de Madagascar pour y fêter mes 75 ans. Je voulais y photographier l’allée des baobabs de Morondava et grimper dans les tsingys de Bemaraha. Les tsingys me permettront de voir ce que j’ai dans le ventre. Peu de gens, encore moins de cheveux gris, s’y aventurent. Le corps y est mis à rude épreuve.
Les régions de Morondava et de Bemaraha sont situées dans le centre-ouest de l’île de Madagascar.
Il est 7 h du matin lorsque nous quittons Tananarive, la capitale de l’île.
Mon chauffeur-guide Jeff fait un arrêt dans une station-service pour vérifier l’état des pneus de sa camionnette 4x4. Nous sommes à deux jours de Morondava et à une journée de plus de Bemaraha. Nous avons 900 km à parcourir pour rejoindre le Parc national Tsingy. Pour atteindre ce parc, il faut absolument un 4x4. Les 200 derniers kilomètres de la troisième journée se font à travers un champ de bosses et de trous. Ni les autobus ni les automobiles ne peuvent faire cette route.
L’ALLÉE DES BAOBABS DE MORONDAVA
Après deux jours de route, nous y sommes. Un spectacle qui laisse bouche bée. L’allée des baobabs de Morondava est une attraction touristique très importante à Madagascar.
Au coucher du soleil, 150 à 200 personnes s’y retrouvent pour assister au spectacle du soleil qui descend à travers ces arbres de plus de 800 ans qui atteignent 30 mètres de hauteur.
Localement, les baobabs sont connus sous le nom de renala (mot malgache signifiant «mère de la forêt»). Il faut
savoir que Madagascar possède sept espèces endémiques de baobabs. Le continent africain et l’Australie en possèdent chacun une espèce.
Comme nous reprenons la même route pour Bemaraha, qui se trouve 200 km plus loin, on peut admirer ces baobabs non seulement sur l’allée, mais aussi dans les champs, sur une distance d’environ 30 km.
Il n’existe pas de relevé quant au nombre de ces arbres dans cette région, mais Jeff et moi avons estimé qu’il peut y en avoir près de 1000.
C’est un spectacle unique au monde.
LES TSINGY DE BEMARAHA
Après neuf heures de piste cahoteuse sur 200 km, nous arrivons à la rivière Manambolo.
Après notre petit-déjeuner, Jeff et moi partons avec notre guide sur la rivière pour une heure de pirogue. À travers le silence et la tranquillité, notre guide nous explique les beautés de cette région. La traversée se fait dans le silence. Le bac n’a pas de moteur. Ce sont quatre hommes installés à chaque coin qui font avancer le bac à l’aide de grandes perches.
Lorsque nous mettons pied à terre, nous sommes face à l’entrée des petits tsingy, que nous escaladerons pendant deux heures.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’endroit est une véritable cathédrale de calcaire qui offre des paysages naturels parmi les plus spectaculaires de Madagascar.
Après notre randonnée, mon guide m’apprend que j’ai passé le test et que je pourrai m’attaquer aux grands tsingy le lendemain.
JOUR 2
Les choses se corsent. Dans la forêt des grands tsingy, nous devons porter un harnais qui permet de s’accrocher à un fil métallique. C’est obligatoire.
Mon guide âgé de 30 ans travaille dans ce parc depuis 10 ans. Il fait ces randonnées tous les jours. À 5 pi 5 po et 125 lb, c’est le gabarit idéal pour cet endroit.
Jeff me dit: «Paul, mora mora (lentement). Surveille ta tête, mets ton pied droit sur la pointe rocheuse. Attention à tes doigts sur les éperons de calcaire. C’est coupant.»
La randonnée a duré quatre heures dans des éperons de calcaire de 100 à 125 pieds de hauteur (35 à 45 mètres). Température: 32 ºC.
LA MARCHE EST PÉNIBLE
À un moment donné, nous devons passer entre deux murs d’une quarantaine de pieds de hauteur. L’espace est si étroit que j’ai beaucoup de difficulté à passer. Pourtant, je ne mesure que 32 po à la ceinture. Plus loin, c’est sous un plafond d’à peu près 30 po de hauteur qu’il faut passer. Sous le plafond, c’est la marche du crabe. Je donne ma caméra à mon guide. Il la trouve lourde.
Dans ce labyrinthe, seul le guide connaît la route. Nous le suivons aveuglément.
Dans ce paysage grandiose, il faisait chaud, très chaud.
De retour à ma chambre, je me suis fait faire un massage. Mon dos et moi avons mis une dizaine de jours à nous remettre de cette randonnée spectaculaire!
Source: récits de PAUL LAFOREST pour http://www.journaldemontreal.com/