Madagascar: «Le consensus est en train de se dessiner», assure Joaquim Chissano
19/08/2016 |
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A Madagascar, depuis le début de la semaine, l'envoyé spécial de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) multiplie les rendez-vous officiels avec les décideurs actuels, mais aussi avec d'anciens chefs d'Etat. La mission de Joaquim Chissano, ex-président du Mozambique et ancien médiateur durant la crise malgache de 2009, est d’évaluer la « stabilité du pays », trois ans après les élections de sortie de transition. Sa visite prend fin ce vendredi, jour où les opposants prévoient de descendre dans les rues de la capitale, malgré une interdiction de manifestation.
Un président de la République, un Premier ministre, mais aussi deux ex-présidents, Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, des leaders religieux, des membres du Conseil de réconciliation nationale, des chefs d'entreprises… longue est la liste des personnes qui se sont entretenues cette semaine avec Joaquim Chissano, l'émissaire de la SADC. D'après le médiateur, tous auraient manifesté la même envie : « Le désir des Malgaches que nous avons vus, c’est de travailler vers la paix, vers la réconciliation. Le consensus est en train de dessiner. »
L'envoyé spécial de la Communauté de développement des Etats d'Afrique australe a néanmoins reconnu, sans vouloir les citer, l'existence de « problèmes compliqués qui requièrent l'attention ».
Long processus
Difficile en effet de ne pas entendre les contestataires, chaque jour plus nombreux, qui réclament le départ du chef de l'Etat : « Supposons que le président démissionne maintenant, combien de temps nous allons avoir pour organiser des élections. Nous pourrions être dans une situation d’une chaise vide et donc, créer une crise. Il faut donner la chance au processus de réconciliation. Il faut davantage de dialogue. »
« Eviter un conflit au-dessus d'un conflit » : tels sont les mots de Joaquim Chissano. Malgré son optimisme affiché, l'artisan de la feuille de route de sortie de crise signée en 2011 a pu constater, durant ce séjour, combien le processus de réconciliation nationale était loin, très loin, d'être abouti.
Source: Rfi