Antsirabe – Marc Ravalomanana interdit de réunion

13/04/2015 | 4136 |
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Marc Ravalomanana a été empêché au dernier moment de rencontrer ses partisans à Antsirabe. Ses proches parlent d’une atteinte à la réconciliation nationale.

Retour à la réalité pour Marc Ravalo­manana. Malgré « ses sorties » de plus en plus fréquentes, l’ancien président de la République a encore bel et bien un statut de détenu mis en résidence surveillée. Il en a eu la preuve ce week-end à Antsirabe en ayant été empêché de rencontrer ses partisans.

Alors que le fondateur du groupe Tiko s’apprêtait à participer à une réunion organisée dans l’enceinte de l’huilerie Tiko oil product (TOP), avec les candidats du parti Tiako i Madagasikara (TIM) pour la prochaine élection communale, les forces de l’ordre lui ont signifié qu’il n’avait pas l’autorisation et lui ont ordonné de quitter tout de suite les lieux.
«Après négociation, Marc Ravalomanana a finalement été autorisé à assister à un culte organisé dans l’enceinte. Mais après, il a tout de suite été embarqué à bord d’un véhicule de l’Emmoreg du Vakinan­karatra et a été ramené à son domicile à Andranomanelatra », témoigne au téléphone la correspondante locale de l’Express de Madagascar ayant assisté à la scène.

Après cet épisode, le rendez-vous de Marc Ravaloma­nana avec ses partisans qui se réunissent quotidiennement au Magro n’a donc pas eu lieu. L’ancien chef de l’État est resté chez lui, interdit également d’assister à ce meeting. Mais très vite, l’information a circulé comme une trainée de poudre au sein d’une assistance déjà impatiente de revoir celui qu’elle attend depuis plus de cinq ans.

Les rumeurs sur l’arrestation du fondateur du groupe Tiko ont circulé, faisant monter davantage la tension. Les discours sont devenus plus agressifs, accusant cette décision de museler Marc Ravalo­manana, et d’atteinte à la réconciliation nationale.
Rapport
«L’assistance a crié pour que les manifestations au Magro Behoririka reprennent. Le porte-parole du TIM, Guy Rivo Andrianarisoa a déclaré que, même s’ils sont prêts à poursuivre la réconciliation nationale, ils ne peuvent pas accepter cette situation », raconte la même source.

Mais même si la tension a commencé à monter, la situation est revenue à la normale après la fin du meeting. Aucun incident majeur n’a été signalé dans la ville d’eaux. Marc Ravalo­ma­nana n’est réapparu que dimanche, en assistant à un culte religieux à la cathédrale Kamafa, toujours à Antsirabe. Selon les témoignages, il n’a eu aucun contact avec ses partisans mais a quand même pu lancer un « Je reviendrai » avant de s’engouffrer dans sa voiture.

Intervenant sur son compte facebook, Guy Rivo Andrianarisoa a donné davantage des précisions et des réactions sur ce qui s’est passé réellement. Les photos qu’il publie montrent l’ancien chef de l’État en pleine réunion avec les responsables politiques à Antsirabe. «J’ai fait un rapport sur ce qui s’est passé. Marc Ravalomanana n’a ni été arrêté ni kidnappé par ses gardes, il n’a pas été autorisé à rencontrer les responsables politiques à Antsirabe et à se rendre au Magro dans l’après-midi», précise-t-il.
Après les réactions à chaud de samedi, aucun rebondissement majeur n’a été enregistré sur ce dossier jusqu’à hier. Et même si Marc Rava­lomanana a raté son programme, il aura réussi un grand coup de communication à la veille d’une réunion du Groupe international de soutien pour Madagascar (GIS-M) prévue ce lundi.

L’évaluation de l’application des points pendants de la feuille de route figure à l’ordre du jour de cette rencontre et le cas Marc Ravalo­manana en fait partie.


L'EXPRESS de MADAGASCAR