INTERVIEW : HERY RAJAONARIMAMPIANINA Président de la République de Madagascar
12/04/2015 |
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Le Président de la République de Madagascar répond aux questions de la rédaction sur les prochains enjeux internationaux du pays. Sont évoqués l'accueil des prochains sommets internationaux, les financements et la situation de l'ancien président : Extraits
Madagascar va accueillir deux sommets internationaux en octobre et novembre 2016. Serons-nous prêts, vu l'état actuel d'Antananarivo et de ses infrastructures ?
- Oui, nous le serons parfaitement. N'oubliez pas qu'après le sommet du Comesa, nous allons également accueillir celui de l'OIF. Il est vrai que cela nécessitera de résoudre certaines difficultés, mais nous sommes déjà en train de nous préparer. Mais il ne faut pas croire que les travaux qui seront faits visent uniquement l'organisation du sommet. Ils entrent dans le cadre du développement du pays. Nous allons assurer la propreté, réparer les routes, réhabiliter les aéroports, embellir la ville. Ce sont déjà des tâches qui font partie des attributions quotidiennes de l'État. Les sommets contribuent uniquement à nous encourager à travailler plus vite et à faire mieux. Et puis, ils apporteront également des retombées pour le pays.
- Avec quels moyens allons-nous faire ces travaux ? Les financements sont-ils déjà acquis ?
Oui, on peut dire que tout est déjà bien ficelé au niveau des financements dont certains sont déjà en cours de négociations. La procédure de déblocage est déjà en cours pour d'autres. Le secteur privé, à travers le partenariat public-privé, sera sollicité et il y a, évidemment, la contribution des bailleurs de fonds, ainsi que des pays partenaires qui nous aident dans l'organisation de ce sommet. Les travaux vont démarrer bientôt comme la route d'Ivato et la nouvelle rocade est.
- Et en quoi le Comesa et le poste de vice-président qu'occupe Madagascar sont importants pour Madagascar ?
Le Comesa est un grand marché avec dix-neuf pays membres et quatre-cents-millions de population, auquel appartient Madagascar. Le fait d'assurer la vice-présidence d'une telle organisation permettra à notre pays de bénéficier de nombreux avantages. Cela fait cinq ans que nous étions absents, durant lesquels les autres pays africains ont déjà pu bénéficier de beaucoup d'avantages. Le fait d'occuper ce poste va nous aider à profiter au maximum de ces avantages.
- Et en quoi l'organisation des sommets va-t-elle apporter des retombées à la population qui est préoccupée avant tout par son quotidien ?
Regardez Addis Abeba qui abrite le siège de l'Union africaine et qui accueille régulièrement les grandes rencontres internationales. Cela nécessite des infrastructures qu'il a fallu construire. Nous allons devoir construire ces infrastructures, ce qui implique la création de milliers d'emplois. Mais l'arrivée des visiteurs va également créer des activités annexes qui vont faire travailler les entreprises et les jeunes comme l'interprétariat, le service protocole et le transport. J'imagine également que ces gens vont visiter le pays, faire du tourisme... Autant d'activités dont il faudra bien profiter, à part le fait que ces sommets vont contribuer à faire connaitre le pays.
- Vous avez évoqué à la tribune du Comesa, une amélioration des conditions de détention de l'ancien président Marc Ravalomanana. Cela confirme-t-elle l'existence d'un accord secret entre vous ?
Il n'y a jamais eu d'accord secret. C'est ici aux étrangers que je dis que sa situation s'améliore car ils pensent également qu'il y a une amélioration alors que certaines sources d'information affirment le contraire. Vous êtes témoins de la situation réelle. Il était à Antsiranana. Maintenant, il est à Antananarivo, chez lui avec sa famille. Il peut sortir, rencontrer la presse et même aller à l'église. Ne sont-ce pas des signes d'amélioration ?
Propos recueillis par La rédaction de L'Express de Madagascar Sylvain Ranjalahary Rédacteur en Chef avec NEWS Press Jean François Puech Rédacteur en chef