Madagascar: le gouvernement veut s'attaquer à la corruption dans l'éducation
15/08/2016 |
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Après la gendarmerie et les collectivités décentralisées, l'éducation est le troisième secteur le plus dénoncé en matière de pratiques de corruption selon le rapport annuel du Bianco, le Bureau indépendant anti-corruption. C'est pourquoi le ministère de l'Education souhaite insérer la lutte anti-corruption dans les programmes scolaires.
Détournements de fonds alloués au budget de fonctionnement d'un établissement, corruption dans le recrutement des enseignants, attribution douteuse des marchés publics lors de la construction des bâtiments scolaires et enfin fraudes dans les examens figurent parmi les actes de corruption les plus dénoncés dans le secteur de l'éducation, selon le Bureau indépendant anti-corruption.
Pour lutter contre ce fléau, Paul Rabary, ministre de l'Education nationale souhaite intégrer la lutte contre la corruption dans les programmes scolaires. Pour rappel, Madagascar est parmi les pays les plus corrompus au monde : 123e sur 168, selon l'organisation Transparency international qui lutte contre la corruption dans le monde.
« Il faut pas se voiler la face, la corruption est bien installée dans l'administration malgache, le ministère de l'Education nationale n'y échappe pas, souligne le ministre Paul Rabary. C'est n'est pas en faisant une loi, un décret qu'on peut changer les choses, c'est dans l'état d'esprit. Nous allons installer la lutte contre la corruption dans les programmes scolaires, peut-être une matière, des ateliers pourquoi pas. C'est un processus inclusif et qui sera discuté avec tout le monde mais tout le monde est conscient qu'il faut changer les choses. »
Réelle volonté politique ou effet d'annonce ? Si quelques initiatives, comme des modules ou des séances de sensibilisation, ont été effectuées dans des établissements privés et des associations, notamment à Toliara, Fianarantsoa et Antananarivo, cela fait des années que le Bianco préconise d'insérer la lutte anti-corruption dans le programme de l'éducation nationale, sans succès jusqu'à présent.
Source: Rfi