L'investissement, moteur de la croissance, mais que vaut-il sans l'intégration de la population?
23/09/2016 |
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Madagascar, pays faisant partie des moins avancés au monde, est réputé être riche en sous-sol, et doté d'une réserve naturelle unique au monde, avec un potentiel économique gigantesque.
Alors, toutes les générations de dirigeants et politiciens rivalisent d'alliances avec des puissances étrangères, qui financent leurs campagnes électorales, pour se faire élire en ACHETANT PLUS OU MOINS DIRECTEMENT les voix du peuple, à coup spectacles gigantesques et de cadeaux foireux.
Une fois arrivés au pouvoir, les dirigeants se trouvent prisonniers de leurs alliances, et semblent être très peu inspirés, quant à la réelle mise en place de leurs promesses.
On assiste alors à un spectacle où l'Etat malgache semble être sous le commandement des industriels étrangers, dans tous les domaines, de la pêche jusqu'aux services en passant par les travaux publics et l'exploitation minière.
Seulement, l'octroi des marchés et les diverses licences d'exploitation, est souvent au bénéfice des étrangers. A chaque gros chantier naissant sur le pays, on entend toujours dire, celui-ci est fait par des français, tandis que celui-ci est une réalisation chinoise ...
En les malgaches dans tout ça?
Il est vrai que Madagascar a très peu d'expériences dans beaucoup de domaines, mais on ne peut pas croire qu'il n'y a pas d'entreprises malgaches qui maitrisent la construction du moindre kilomètre de route ... ou bien qu'aucun malgache ne sait extraire de l'or d'un tas de sable?
Evidemment, la mise en place industrielle, et à grande échelle d'une exploitation minière n'est pas à notre portée, mais le plus désolant est que l'enjeu environnemental et socio-économique local ne sont pas pris en compte. C'est ce que nous appelons une "NON- INTEGRATION" de l'investissement.
On assiste actuellement à des foyers de tensions dans plusieurs endroits du territoire, à cause de la nuisance, voire de la destruction matérielle ou du modèle sociétal, là où des chantiers étrangers se mettent en place.
Mais à l'image de ce qui se passe à Soamahamanina, où la résistance de la population tourne à l'affrontement avec les forces de l'ordre, elle ne peut plus rester les bras croisés, et commence à prendre ses responsabilités, pour ne pas se laisser imposer des projets où elle n'est pas concernée, si ce n'est que pour en subir les conséquences néfastes.
Ce qui nous pousse à revenir sur un EDITORIAL que nous avons déjà fait paraitre sur ce site, il y a quelques mois, sur le fait que ce système administratif hyper-centralisé, n'est peut être pas un système adapté pour Madagascar.
H2R pour ETROPIQUE