Le cri du simple citoyen Malagasy
13/02/2016 |
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Etre simple citoyen Malagasy est devenu synonyme de ras le bol, de mécontentement, et un désespoir qui fait ne fait que refléter un recul continu de la situation économique et sociale de notre pays depuis 1960.
Sans prétendre trouver une solution miracle, en tant que vecteur d'informations, nous vous laissons dans son intégralité, un texte écrit par un citoyen lambda, afin d'illustrer son ressenti, texte dans lequel beaucoup d'entre nous pourront se reconnaître.
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Pensées... existentialistes?
Madagascar, ce grand pays d’antan! Où aujourd'hui:
-l'or, les pierres précieuses, les tortues... s'exportent en kilos dans les valises des passagers.
-les femmes s'exportent debout, et s'importent couchées. Vendues et rendues en esclavage dans les pays du Moyen-Orient, spécialement le Koweit et le Liban
-le meurtre, le kidnapping, le vol d'organes, les exécutions sommaires deviennent des faits divers.
-les "ethnies" rivalisent, voire même sont ennemies, au dépend de ce pseudo "Fihavanana" à la malgache.
-le système est corrompu, pourri, gangréné. Où TOUT est politisé.
-le malgache (l'autochtone) devient de plus en plus un étranger sur ses terres.
-la population des villes boit de l’eau boueuse quotidiennement, pour se demander que boivent les autres ?
-chacun fais de son mieux pour (sur)vivre, quitte à nuire à ses « compatriotes ».Où vivre est un combat.
-le vrombissement des voitures derniers cris s’entremêlent aux derniers cris d’un enfant qui meurt de faim.
- un « élu », un député, un ministre,(liste longue) … dépense plus d’argent en une soirée qu’une famille de 08 personnes en un an.
-l’intérêt personnel prime (très) largement sur l’intérêt commun.
-aucune mémoire collective n’existe (même après les tueries successives sous les régimes consécutives)
-le sport national est le sprint 100m mixé au rugby à l’arrivée ! Ce sport est pratiqué toute l’année à l’arrêt des bus. Enfants, femmes enceintes, personnes âgées en font les frais, coups et blessures assurés !
- ne pas être fumeur ni buveur est devenu dangereux pour sa vie… au risque de se retrouver sans reins, œil, organes génitaux, bref le bide ouvert !
-même mort, tu ne seras JAMAIS tranquillou…les voleurs de squelette sévissent. Et ils ont une préférence pour les os longs, à se demander pourquoi ? D’ailleurs 30 ans que les faits existent, aucune explication n’a jamais été fournie. Qui en sont les commanditaires ?qu’en font-on ?
-le laisser aller et le laisser faire est devenu coutumes
-la ville est un dépotoir, urinoir, « déféquoir » à ciel ouvert. Le sens de la propreté est quasi nul.
-l’expression « tu nages ou tu meurs » prends tout son sens en période de pluie (ou pas) à Isotry, Behoririka, 67 Ha, Besarety, Andravoahangy…
-même au niveau de l’Océan Indien, cette grande île comparée à l’île Maurice, La Réunion, les Seychelles, les Comores !! n’est pas compétitive du tout, dans tous les domaines que ce soit.
-les vieux « blancs », éligibles locataires d’hospice, ont toujours la côte auprès des jeunes filles et jeunes garçons (soupir) de 08 à 30 ans(…) qui se vendent, corps et âme espérant £, $, €… ou plus si affinités (rires)
-des vagues d’immigrants et de réfugiés, arrivant en masse, en djellaba et burka sur le tarmac de l’aéroport national via Turkish Airlines sans que personne ne sache (la population malgache en tout cas). D’où mes questions : qui les ont fais venir, qui sont ces gens, que viennent-ils faire ici, où iront-ils une fois bien arrivés, qui vont s’en prendre charge, comment vivrons-t-ils, qu’adviendra-t-il du pays dans quelques années après leur arrivée…
…. (complétez la liste)
…Et corrigez moi si mes théories sont fausses
Je ne suis pas une fine plume, mais je me suis posé ces questions dans le bus, après avoir fais mon sprint quotidien derrière le bus d’Ivato, un 194 ou un 114 pour ne rentrer qu’à 20h-21h.
Chers amis, chers compatriotes, travaillez dur, travailler bien, pensez et méditez. Qu’allons nous laisser à nos enfants, quel futur allons-nous les léguer, que sera Madagascar dans 5 à 10 ans ?
Eduquez bien vos enfants, apprenez leurs à bien travailler, à s’entraider, et surtout apprenez leurs à SE DEFENDRE
Rojo Rabemanantsoa, un simple citoyen malgache
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Propos recueilli par H2R